Automatisation : l’avenir du monde du travail en Europe

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Ce n’est un secret pour personne que l’automatisation a un impact considérable sur le monde du travail. Le marché de l’automatisation est en croissance constante. et devrait croître à un taux de croissance annuel composé (TCAC) d’environ 9% jusqu’en 2025. L’automatisation croissante a un impact à la fois sur le monde du travail et sur le type d’activités que nous exerçons.

Afin de déterminer quel pays d’Europe sera le plus affecté par l’automatisation, Distrelec a analysé les secteurs les plus touchés et le nombre de postes menacés par l’automatisation à l’aide de données de 2020. Ces chiffres ont été comparés aux prévisions de croissance de chaque secteur pour 2030 afin de déterminer la différence entre les postes concernés en 2020 et ceux qui le seront en 2030.

L’automatisation au travail est souvent accueillie avec appréhension et crainte, pourtant, sans l’adoption de ces technologies, de nombreuses entreprises ne seraient plus en mesure de faire face à la concurrence et perdraient leurs parts de marché, contribuant ainsi à la perte d’emplois au fil du temps. L’automatisation peut donc également être considérée comme une opportunité de faciliter notre travail, en particulier pour les tâches qui doivent être effectuées manuellement. L’automatisation peut également améliorer l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, car les travailleurs ne doivent plus travailler de nuit. Les pays suivants sont ceux qui on le plus haut risque de perte d’emplois causés par l’automatisation. Cependant, cela ne signifie pas nécessairement que ces secteurs seront en déclin.

La France est le premier pays en termes de différence entre les postes menacés par l’automatisation en 2020 et en 2030, avec 2 221 374 postes en 2020 et 2 285 980 postes en 2030 (une différence de 64 633 postes). Des études menées en France montrent que si l’on analyse les données sur l’emploi de plus de 55 000 entreprises manufacturières, la productivité par personne a augmenté dans les entreprises qui ont adopté l’automatisation, même si le nombre de salariés a diminué.  Mais en raison de l’amélioration de la productivité et de la réduction relative des coûts, l’emploi total dans ces entreprises a même augmenté. En revanche, les entreprises qui n’ont pas investi dans l’automatisation ont vu leur productivité diminuer et leurs coûts relatifs augmenter, ce qui a entraîné une baisse de l’emploi et une diminution de leur part de marché.  Néanmoins, selon Statista, 40% des salariés français se disent inquiets de l’impact de l’intelligence artificielle et de l’automatisation sur leur vie professionnelle.

L’Allemagne se place en deuxième position pour la différence de postes menacés entre 2020 et 2030, et en première position – pour le nombre total de postes concernés.   En 2020, 3 384 638 postes étaient menacés par l’automatisation et ce chiffre devrait atteindre 3 446 732 en 2030, ce qui montre l’ampleur des changements attendus dans la population active. Des études ont montré qu’au cours des 20 années d’automatisation du travail en Allemagne, rien n’indique que les robots ont entraîné des pertes d’emplois dans l’ensemble du pays.  Il s’agira plutôt d’un déplacement des activités et d’une reconversion des travailleurs. Les robots seront principalement utilisés pour des tâches ne nécessitant pas d’intervention humaine. Parfois, les robots sont également utilisés pour les postes de nuit afin de soulager les travailleurs.

L’Espagne arrive en troisième position avec une augmentation de 42 891 postes menacés par l’automatisation entre 2020 et 2030.  En Espagne, 59% des travailleurs interrogés ont déclaré être préoccupés par l’impact de l’intelligence artificielle sur leur travail. Le pays a même fait la une des journaux lorsque certaines décisions de justice ont été rendues en faveur de travailleurs licenciés après avoir été remplacés par des machines plus efficaces. Les experts estiment qu’une réforme législative est nécessaire pour protéger les droits des travailleurs tout en veillant à ce que la fracture numérique entre les entreprises en Espagne ne s’accroisse pas.

Bien que l’Espagne ait moins d’emplois menacés par l’automatisation en 2020 que l’Italie, le nombre d’emplois supplémentaires d’ici 2030 est comparativement plus élevé. Cela est principalement dû à la répartition du travail et au nombre de personnes employées dans les professions concernées.

Augmentation des postes menacés par l’automatisation

Face à l’automatisation, plusieurs secteurs d’activité devraient connaître une croissance, le nombre de professionnels des services juridiques et sociaux devant augmenter de 32 %, celui des commis à la clientèle de 20,10 % et celui des gestionnaires d’entreprise de 18 %. Les professionnels de bureau arrivent en tête pour la plus forte augmentation des rôles à haut risque d’automatisation. En 2020, 7% des travailleurs de ce secteur étaient encore exposés à un risque élevé d’automatisation. Comme le secteur devrait connaître une croissance de 14,1% d’ici 2030, cela contribuera à augmenter le nombre de postes à risque de 79 065, ce qui portera le nombre total de postes à risque à 639 807.

Parmi les chercheurs et les ingénieurs, 8 % étaient exposés à un risque élevé d’automatisation en 2020. Comme le secteur devrait croître de 14,8%, 77 065 postes supplémentaires seront créés d’ici 2030, pour un total de 597 777 postes à risque. La troisième place est occupée par le secteur de la construction. Bien que le nombre total d’emplois menacés d’ici 2030 (1 255 667) soit supérieur à celui des autres secteurs, la construction ne devrait connaître qu’une croissance de 6,3 %, ce qui la place en troisième position en termes d’augmentation des emplois menacés.

En cinquième position, le secteur d’activité qui devrait connaître la plus forte croissance d’ici 2030 est celui des professionnels du droit et des travailleurs sociaux. Bien qu’en 2020, seuls 5 % des postes étaient menacés par l’automatisation, beaucoup plus de postes seront touchés d’ici 2030, car on prévoit une croissance de 32 % dans le secteur.

Les autres professions qui figurent dans le top 10 des professions où le risque d’automatisation augmentera le plus d’ici 2030 sont les ouvriers techniques, les commerciaux, les professionnels de la santé, les enseignants et les agents d’entretien.

Secteurs en déclin

L’automatisation transformera les différents secteurs de différentes manières, il peut donc être surprenant de constater que les secteurs ayant un pourcentage plus élevé de travailleurs vulnérables en 2020 seront “moins vulnérables” en 2030. Cela s’explique par le fait que l’on prévoit un déclin de ce secteur, alors que d’autres vont croître malgré l’automatisation. En tête, on trouve l’agriculture et l’horticulture, avec la plus forte baisse du nombre de postes. Malgré le fait que 13% de ces travailleurs soient fortement menacés par l’automatisation en 2020, il y aura techniquement moins de postes menacés en 2030 en raison de la baisse prévue de -21,7% dans le secteur. L’avenir de l’agriculture en Europe reposera sur l’automatisation et la numérisation de nombreux aspects, ce qui permettra au marché de se développer, mais aussi de réduire les besoins en main-d’œuvre humaine.

La tendance principale est que la plupart des secteurs dans lesquels le nombre de postes à risque diminue sont traditionnellement des postes manuels avec différents niveaux de compétences, qui auront une plus grande proportion de travailleurs à risque d’automatisation en 2020. En deuxième position, on trouve par exemple les métallurgistes et les constructeurs de machines. 15% des travailleurs de ce secteur étaient fortement menacés par l’automatisation en 2020. Cependant, en raison d’une baisse prévue de 9,1% des emplois d’ici 2030, il y aura “moins” d’emplois menacés par l’automatisation dans les années à venir, principalement parce qu’une partie de la transition aura déjà eu lieu et qu’il y aura moins d’emplois disponibles en général. Si nous classons les positions en fonction du nombre total de professions menacées, les métallurgistes et les constructeurs de machines arrivent en 4e position avec 1 011 185 professions menacées d’ici 2030.

Il est toutefois surprenant de constater que les employés de bureau occupent la 5e place. Avec seulement 6% de travailleurs menacés par l’automatisation en 2020 et une baisse prévue de -8,5% d’ici 2030, il y aura 39 497 emplois moins menacés. Les employés de bureau sont généralement chargés de tâches administratives et contribuent souvent au bon fonctionnement des bureaux, même si certaines de leurs tâches seront probablement automatisées en 2030.

L’automatisation du travail jouera un rôle crucial dans les années à venir, tant dans les secteurs qui se développeront et s’adapteront que dans ceux où l’intervention humaine sera de moins en moins nécessaire. Dans de nombreux domaines, les méthodes de travail des personnes vont changer et, dans certains secteurs, une reconversion et un apprentissage supplémentaire seront nécessaires pour mieux travailler avec les tâches remplacées par l’automatisation. Notre étude montre l’ampleur et la rapidité des changements prévus d’ici 2030, en particulier pour les pays où il y aura les plus grandes différences dans les activités susceptibles d’être automatisées.

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Méthodologie

En utilisant les données du Cedefop, nous avons déterminé le nombre de travailleurs par secteur et par profession dans l’UE27 en 2020, puis calculé avec précision le nombre de postes menacés pour chaque profession en fonction de la proportion de travailleurs présentant un risque élevé d’automatisation. Nous avons ensuite analysé la croissance prévue jusqu’en 2030 pour chacun de ces secteurs et calculé sur cette base le nombre de postes qui seraient menacés d’ici 2030, en analysant la différence entre les résultats pour 2020 et 2030.

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